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Bulletin Mars 2024

La mission de l’Église et de ses pasteurs

 Aujourd’hui, le mot “pastoral” est utilisé à tort et à travers ; il submerge en quelque sorte tout le discours dans l’Église, justifiant toutes sortes de prises de position idéologiques et laissant dans l’ombre ce qui a été, depuis le Concile, une insistance majeure de l’Église, à savoir l’évangélisation. Si l’évangélisation constitue, comme le dit le saint Pape Paul VI, la mission essentielle de l’Église, alors que penser de son effacement aujourd’hui ? C’est tout cela que nous allons examiner brièvement en abordant, à la fin de cet éditorial, un sujet d’actualité.

Mais qu’est-ce que l’Église entend-elle par “pastoral” ? Cet adjectif, parfois substantivé (la pastorale) pour désigner l’activité ou l’action pastorale, est tiré du mot pasteur. Dans le Nouveau Testament, le mot grec poïmèn (ποιμήν) est traduit indifféremment par pasteur ou berger. Il désigne donc clairement celui qui reçoit la responsabilité d’un troupeau, accompagne ses brebis, les guide, les nourrit, les soigne, les protège. C’est ainsi que le Christ se présente lui-même comme le Bon Berger (l’exact opposé du faux berger qui est un mercenaire ou salarié, celui qui ne travaille que pour recevoir son salaire).

La première caractéristique du bon berger, du vrai berger, la voici : « Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis. » (Jn 10,11). Le mercenaire, lui, qui n’est pas le vrai berger, dès qu’il voit le danger, s’enfuit et laisse les brebis qui lui sont confiées sans protection : « S’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse. » (Jn 10,12). Qu’est-ce qui distingue les deux ? Le mercenaire, dit Jésus, « les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. » (Jn 10,13). La première qualité du berger, c’est donc sa sollicitude pour les brebis. Il prend soin d’elles, il veille sur elles jusqu’à accepter de donner sa vie pour elles, en s’exposant pour les protéger du loup. Il est prêt à mourir pour elles. Cette expression, “donner sa vie”, revient plusieurs fois dans l’Évangile de Jean (et notamment dans ce chapitre 10, aux versets 15 et 17 : « Je donne ma vie pour mes brebis » – v. 15 ; « Je donne ma vie, pour la reprendre. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la reprendre » – vv. 17-18) et signifie soit offrir sa vie en sacrifice, soit risquer sa vie. C’est toute la mission rédemptrice de Jésus qui est contenue dans cette expression.

Bulletin MSM de mars 2024 → Bulletin MSM mars 2024 version définitive